AVORTER. v. intr. Mettre bas avant terme. Cette cavale a reçu un coup de pied qui l'a fait avorter. Les vaches avortent quand elles mangent de certaines herbes.
Il ne s'emploie guère, en parlant des femmes, que lorsqu'il s'agit d'un Accouchement avant terme provoqué par des moyens criminels. Elle fut soupçonnée de s'être fait avorter. Dans tout autre cas, on dit plus ordinairement Faire une fausse couche.
Il signifiait autrefois par analogie Ne pas atteindre son plein développement. Dans cette acception, il ne se dit guère que des Boutons des fruits. Il y a des vents qui font avorter les fruits. La gelée a fait avorter les boutons des rosiers.
Il se dit figurément des Desseins, des entreprises, etc., qui restent sans exécution; et en général de Toute chose qui ne répond pas aux espérances qu'elle avait d'abord fait concevoir. Ce dessein avorta. Cet accident fit avorter l'entreprise. Leur conspiration avorta. Les talents que l'oisiveté, que la paresse fait avorter. Entreprise avortée. L'affaire est avortée. C'est un talent avorté.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935