CHAUSSER. v. tr. Mettre des bas, des souliers, etc. Chausser ses bas. Chausser ses souliers. On dit de même Chausser des bas, des souliers à quelqu'un.
Chausser le cothurne. Voyez COTHURNE.
Par analogie, en termes de Manège, Chausser les étriers, Enfoncer ses pieds dans les étriers.
Chausser les éperons à quelqu'un signifiait autrefois Lui mettre les éperons en le faisant chevalier.
Avec un nom de personne pour complément, il signifie Mettre une chaussure à quelqu'un. Il faut chausser cet enfant. Faites-vous chausser par votre domestique. Il ne sait donc pas encore se chausser.
Il signifie encore Fournir quelqu'un de chaussures. Ce cordonnier chausse un tel, chausse toute la famille. Absolument, Ce cordonnier chausse bien, et, par extension, Ce bas, ce soulier chausse bien, Il va bien sur la jambe, sur le pied. Ces bottines vous chaussent bien.
Cette personne n'est pas aisée à chausser, Il est difficile de lui faire des chaussures qui lui aillent bien.
Prov. et fig., Les cordonniers sont les plus mal chaussés, On néglige ordinairement les avantages qu'on est le plus à portée de se procurer par son état, par sa position, etc.
Fig. et fam., Se chausser une opinion dans la tête, ou Se chausser d'une opinion, d'une idée, S'entêter d'une opinion, d'une idée. Il se prend toujours en mauvaise part.
Par analogie, en termes d'Agriculture, Chausser un arbre, une plante, Entourer de terre le pied d'un arbre, d'une plante pour les soutenir et favoriser leur accroissement. On dit aussi ENCHAUSSER.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935