CONTRE. Préposition qui sert à marquer Opposition, rencontre, choc, etc. Marcher contre l'ennemi. Ils combattirent l'un contre l'autre. Donner de la tête contre la muraille. Plaider contre quelqu'un. Il a tout le monde contre lui. Lutter contre la mauvaise fortune. Soutenir ses prétentions envers et contre tous. Cela est contre l'honneur, contre l'ordre public, contre toute bienséance. Avoir des goûts contre nature. Parler contre sa pensée, contre sa conscience. Agir contre ses intérêts. Contre toute attente, il réussit. Absolument, Parler pour et contre. Quand on fit cette proposition, tout le monde s'éleva contre. Pour moi, je suis contre. Je n'ai rien à dire contre.
Fig., Élever autel contre autel. Voyez AUTEL.
Fig. et fam., C'est le pot de terre contre le pot de fer. Voyez POT.
Il signifie aussi Malgré, sans avoir égard à. Il a fait cela contre mon sentiment, contre l'avis, contre la volonté de tous ses parents, contre les défenses qu'on lui en avait faites.
Fig. et fam., Aller contre vents et marées, Poursuivre obstinément ses projets malgré toutes les difficultés qui s'y opposent.
Il signifie aussi Auprès, proche. Sa maison est contre la mienne. J'étais assis contre le mur. Ce champ est contre le bois. On l'emploie aussi adverbialement en ce sens. J'étais tout contre.
Attacher quelque chose contre la muraille, L'attacher à la muraille.
CI-CONTRE. Voyez CI.
Il s'emploie encore comme nom et se dit souvent des Raisons, des faits, des circonstances défavorables en quelque affaire ; et alors on l'oppose ordinairement à Pour, employé aussi comme nom. On parle diversement de cette affaire, il faut savoir le pour et le contre. La chose n'est pas sans difficulté, il y a du pour et du contre. Soutenir le pour et le contre.
En termes de jeu de Billard, Faire un contre se dit lorsqu'on touche une bille et que, repoussée par la bande, elle revient sur celle qui l'a touchée.
En termes d'Escrime, Un contre, changement de ligne en joignant l'épée par les battements, froissement en opposition sur l'attaque de l'adversaire.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935