COUR. n. f. Les dignitaires et autres personnes qui forment l'entourage habituel d'un souverain. La cour de Louis XIV. La cour et la ville. Intrigues de la cour. Gens de cour.
Fig. et fam., C'est la cour du roi Pétaud, se dit d'un Lieu, d'une maison où chacun veut commander et où il n'y a que de la confusion. Il se dit aussi d'une Réunion où tout le monde veut parler à la fois.
Il se prend quelquefois pour la Suite d'un grand seigneur, d'un prince. La cour du comte d'Artois, du grand-duc de... Les petites cours ont leurs intrigues aussi bien que les grandes.
Il se dit, figurément, en parlant d'une Personne qui est entourée de gens empressés à lui plaire. Cette charmante femme a toujours autour d'elle une cour d'admirateurs. On le croit puissant ; aussi a-t-il une véritable cour.
Il se prenait aussi pour le Lieu où est un souverain avec sa suite. Il a écrit, dépêché à la cour. Adressez vos lettres à la cour.
Il se prenait encore plus particulièrement pour le Souverain et ses ministres. Recevoir un ordre de la cour. Il est bien, il est mal à la cour, en cour.
Il se dit quelquefois du Gouvernement, du cabinet d'un souverain considéré par rapport à la politique extérieure. La cour d'Angleterre. La cour de Rome. Les trois cours ont résolu de...
Il se disait aussi pour l'Air, le ton de la cour, la manière de vivre à la cour. C'est un homme de la vieille cour. On disait de même L'air, l'esprit, le ton de la cour. Esprit de cour, etc.
Fam. et fig., De l'eau bénite de cour. Voyez BÉNIR. Ami de cour. Voyez AMI.
Il se dit, par extension, des Respects qu'on rend à une personne, des assiduités qu'on a auprès d'elle, dans la vue de lui plaire, d'obtenir sa bienveillance, etc. Faire sa cour au roi, aux puissants du jour, à un riche mécène, etc. Fam., Faire la cour à une jeune fille. Faire à une femme une cour respectueuse, une cour discrète, une cour assidue, déclarée, etc. Faire un doigt de cour à une femme.
Faire sa cour aux dépens de quelqu'un, Chercher à plaire, à se faire bien venir, en disant du mal de quelqu'un.
COUR se disait aussi des Assemblées de vassaux que tenait le roi dans sa résidence.
Cour plénière. Voyez PLÉNIER.
Il se dit aujourd'hui de Tribunaux supérieurs La Cour de Cassation. Cour d'appel. Cour d'assises. Cour des Comptes. La jurisprudence de la Cour est constante à cet égard. Prêter serment devant la Cour.
La Cour suprême se dit quelquefois de la Cour de Cassation.
La Cour des pairs se disait autrefois de la Chambre des pairs constituée en haute cour de justice, pour connaître d'un crime d'État. Aujourd'hui la Haute Cour se dit du Sénat dans des circonstances semblables.
Mettre hors de cour, Renvoyer les parties, ou une des parties, comme n'y ayant pas lieu de prononcer juridiquement. On mit les parties hors de cour. On a statué sur plusieurs chefs de demandes ; sur le surplus, les parties ont été mises hors de cour. Autrefois, en matière criminelle, la locution Hors de cour signifiait qu'Il n'y avait pas assez de preuves pour asseoir une condamnation.
COUR se dit encore du Lieu où siège une cour de justice. Je vais à la Cour d'appel, à la Cour de Cassation, etc.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935