DÉBORDER. v. intr. Dépasser le bord, en parlant des Fleuves, des rivières, des étangs. Quand les neiges fondent, la rivière déborde. Le fleuve a débordé deux fois cette année. La rivière est débordée. Les pluies ont fait déborder cet étang. Par analogie, L'eau déborde du verre. Cette vasque déborde.
Figurément, il signifie Se donner libre cours. Sa fureur déborde. La colère déborde de son cœur.
Fig., Déborder en injures, en imprécations, Exhaler sa colère en injures, vomir des injures, des imprécations.
Il est aussi transitif et signifie Dépasser le bord d'une chose. Cette pierre déborde l'autre de trois centimètres.
Il se dit particulièrement, en termes de Tactique militaire ou navale, lorsqu'une ligne de troupes ou de vaisseaux a plus de front et plus d'étendue que la ligne qui lui est opposée. La première ligne de l'ennemi débordait la nôtre. Notre aile gauche était débordée. L'avant-garde de notre flotte débordait celle des ennemis.
Il signifie figurément Rendre incapable, impuissant. Les chefs de l'émeute auraient voulu s'arrêter, mais ils furent débordés.
Être débordé d'ouvrage, En avoir au-delà de ses forces.
Il signifie encore Éloigner, tirer du bord. Déborder un drap, une couverture. Son lit est débordé. Par extension, Ce malade est tout débordé : il faut refaire son lit. Cet enfant se déborde dans son sommeil.
SE DÉBORDER signifie, en termes de Marine, Se détacher d'un vaisseau qu'on avait abordé. Après l'abordage, il ne put déborder. Nous fîmes tous nos efforts pour nous déborder.
DÉBORDER signifie en outre Dégarnir de sa bordure. Déborder une jupe, un chapeau.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935