DORMIR. (Je dors; nous dormons. Je dormais. Je dormis. Je dormirai. Dors. Que je dorme. Que je dormisse. Dormant. Dormi.) v. intr. Être dans le sommeil. Dormir d'un profond sommeil. Il ne dort ni jour, ni nuit. Il dort profondément. Avoir envie de dormir. Faire semblant de dormir. Dormir sur un lit, sur un canapé, dans un fauteuil.
Dormir d'un bon somme, de bon somme, Dormir d'un sommeil tranquille.
On dit aussi, transitivement, Dormir un bon somme. Dormez votre sommeil.
Fam., Dormir la grasse matinée, Dormir bien avant dans le jour, se lever fort tard.
Par exagération, Dormir debout, tout debout, Éprouver le besoin du sommeil au point de s'assoupir même sans être couché ou assis.
Conte à dormir debout. Voyez CONTE.
Prov. et fig., Qui dort dîne, Le sommeil tient lieu de nourriture.
Fig., Le bien, la fortune lui vient en dormant, se dit en parlant d'une Personne qui devient riche sans rien faire.
Éveiller le chat qui dort. Voyez CHAT.
Fig. et fam., Cette toupie, ce sabot dort, se dit d'une Toupie, d'un sabot qui tourne si vite que le mouvement en est imperceptible.
Pop., Dormir comme un sabot, Dormir profondément et sans aucun mouvement.
Fam., Dormir comme une marmotte, Dormir longtemps et profondément. On dit de même Dormir comme un loir.
Fig. et fam., Dormir sur les deux oreilles, Être en pleine sécurité. Je veillerai à votre affaire, dormez sur les deux oreilles.
Fig. et fam., Ne dormir que d'un œil, Être sur le qui-vive. Ou dit aussi Dormir les yeux ouverts.
Fig. et fam., Il n'en dort pas, se dit de Quelqu'un qui est tenu en éveil par une vive espérance ou une crainte incessante.
Fig., Laisser dormir ses capitaux, ses fonds, Ne pas les faire valoir. Laisser dormir un ouvrage, Le garder pendant quelque temps, pour en juger mieux quand l'imagination sera refroidie. Laisser dormir une affaire, Ne pas y donner suite, ne pas la réveiller.
Il se dit encore figurément des Eaux qui n'ont point de mouvement, ou dont le mouvement est imperceptible. Il fait beau pêcher où l'eau dort.
Prov. et fig., Il n'y a pire eau que l'eau qui dort, se dit de Quelqu'un qui cache ses desseins, sa vraie nature.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935