ÉPINE. n. f. Espèce d'arbre ou d'arbrisseau dont les branches ont des piquants. Épine blanche. Épine noire. Une haie d'épines. Sa terre est en friche, il n'y croît que des épines. La couronne d'épines de Notre-Seigneur.
Il se dit aussi des Piquants qui viennent à l'épine et à quelques autres arbres et arbustes. Cette espèce de rosier a beaucoup d'épines. Une épine l'a piqué. Il lui est entré une épine dans le pied, dans le doigt. On ne le dit proprement, en termes de Botanique, que des Piquants produits par les corps ligneux; les autres se nomment Aiguillons.
Fig., C'est un fagot d'épines, on ne sait par où le prendre. Voyez FAGOT.
Fig. et fam., Être sur des épines, sur les épines, Être dans de grandes inquiétudes et dans de grandes impatiences.
Fig., Marcher sur des épines, Être dans une situation difficile.
Fig., C'est une épine au pied, C'est un sujet de perplexité, d'embarras; c'est un empêchement fâcheux. Depuis qu'il a assumé cette tâche, depuis qu'il s'est mis dans cette affaire, il a une furieuse épine au pied. On dit, dans un sens analogue, Tirer à quelqu'un une épine, une grosse épine du pied, Le délivrer d'un grand embarras, d'une situation pénible, d'un empêchement. On dit de même, Avoir une épine, une grosse, une fâcheuse épine hors du pied.
Au pluriel, il signifie figurément Difficultés, choses qui donnent beaucoup de peine, qui sont désagréables, fâcheuses. Il n'y a point de science dont l'étude ne soit pleine d'épines et de difficultés. La vie est hérissée d'épines.
Prov. et fig., Il n'est point de roses sans épines, Il n'y a point de plaisir sans peine, point de joie sans quelque mélange de chagrin.
Par analogie ou par extension, il a différentes acceptions dans la langue didactique; il désigne notamment les Piquants de certains poissons; les Piquants de châtaignes, de poires, etc.; la Suite de vertèbres qui règne le long du dos de l'homme et d'un groupe d'animaux et qu'on nomme autrement Colonne vertébrale. Il s'est rompu l'épine dorsale.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935