GÉMIR. v. intr. Exprimer sa souffrance d'une voix plaintive et non articulée. Je l'entendis gémir toute la nuit. Gémir de douleur.
Il se dit figurément des Plaintes qu'excitent la tyrannie, l'injustice, le malheur, etc. Gémir sous le joug. Gémir dans l'oppression, dans l'esclavage, dans les fers. La nation avait longtemps gémi sous le poids des impôts. Gémir sous le poids des afflictions. Il gémissait de voir triompher l'injustice.
Il se dit aussi pour exprimer le Cri languissant et plaintif de certains oiseaux. La colombe gémit. La tourterelle gémit.
Il se dit quelquefois figurément, surtout en poésie, des Choses inanimées, lorsqu'elles font entendre quelque bruit, quelque murmure. Le vent gémit dans les forêts.
Il se dit, particulièrement, des Choses qui s'affaissent sous le poids, sous la pression d'une autre, ou que l'on suppose ne pouvoir la soutenir qu'avec effort. Il fait gémir les coussins, les coussins gémissent sous le poids de son corps. La terre gémit sous ses pas.
Fig. et par plaisanterie, Faire gémir la presse, Faire beaucoup imprimer. Il se dit surtout des Écrivains qui sont plus remarquables par leur fécondité que par leur talent.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935