LÈVRE. n. f. Partie extérieure et charnue qui borde la bouche, qui couvre les dents et qui aide à la formation des sons, à l'articulation des mots. La lèvre supérieure. La lèvre inférieure. Avoir les lèvres plates, minces, épaisses, fraîches, rouges, vermeilles. Avoir les lèvres gercées, pâles, livides, fendues, pendantes. Se mordre la lèvre, les lèvres. De la pommade, du rouge pour les lèvres. Remuer les lèvres. Des lèvres tremblantes de colère. Prononcer du bout des lèvres.
Avoir le cœur sur les lèvres, Éprouver un léger mal de cœur.
Fig., Il le dit des lèvres, mais le cœur n'y est pas, Il exprime un sentiment qu'il n'éprouve pas; il fait une promesse qu'il n'a pas l'intention de tenir. On dit aussi Dire oui du bout des lèvres. Voyez BOUT.
N'honorer Dieu que des lèvres, que du bout des lèvres, se dit des Hypocrites qui ne prient Dieu que de bouche.
Rire du bout des lèvres, Rire sans en avoir envie, à contrecœur. Dans le même sens, Son rire ne passe pas les lèvres.
Avoir un mot sur les lèvres, Être sur le point de dire quelque chose que l'on retient par scrupule, par discrétion, par précaution.
Avoir un nom sur le bord des lèvres, se dit Lorsque, au moment de prononcer un nom, il vous échappe.
Fig., Avoir le cœur sur les lèvres, Être franc, sincère, dire en toute simplicité tout ce qu'on pense.
Fig. et prov., Il y a loin de la coupe aux lèvres. Voyez COUPE. On dit dans le même sens Entre la coupe et les lèvres.
Fig., Se mordre les lèvres de quelque chose, S'en repentir. Je n'ai pas eu plutôt lâché cette parole que je m'en suis mordu les lèvres.
En termes de Manège, Ce cheval s'arme de la lèvre, il se défend des lèvres, Il a les lèvres si épaisses qu'elles lui ôtent le sentiment des barres, en sorte que l'appui du mors en devient sourd et trop ferme.
Par analogie, il se dit, en termes de Chirurgie, des Bords d'une plaie. Les lèvres de sa plaie commencent à se rapprocher.
En termes d'Anatomie, il se dit des Bords extérieurs ou intérieurs de la vulve. Les grandes lèvres. Les petites lèvres.
En termes de Botanique, il désigne Certaines découpures, à peu près en forme de lèvres, qui caractérisent les fleurs des plantes nommées, pour cette raison, Plantes labiées.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935