MOITIÉ. n. f. L'une des parties d'un tout divisé, partagé également en deux. Les deux moitiés d'un cercle, d'un carré. La moitié de 4 est 2. Il en faut retrancher la moitié. La majorité absolue des suffrages se compose de la moitié des voix, plus une. La moitié de cette succession lui appartient. Il a moitié dans cette succession.
Il désigne assez ordinairement, dans une acception moins rigoureuse, une Portion, une part qui est à peu près de la moitié. La moitié d'un pain. Mettre la moitié d'eau, moitié d'eau dans son vin. Faire bouillir un liquide jusqu'à ce qu'il soit réduit à la moitié, à moitié. Augmenter, diminuer une longueur de moitié, de la moitié. La moitié de la vie se passe à souffrir. Passer la moitié du temps à la campagne. La moitié du temps il est sans argent. Il a mangé la moitié de son bien. Il n'a fait encore que la moitié de son ouvrage. Je l'ai trouvé grandi de moitié. Venez auprès de moi, je vous donnerai la moitié de ma place.
Une bonne moitié, Un peu plus de la moitié.
Partager quelque chose par moitié, Prendre chacun la moitié d'une chose qui était à partager. Partager les revenus, les bénéfices par moitié.
Couper, partager une chose par la moitié, La couper, la partager en deux moitiés. Le diamètre coupe le cercle par la moitié. Scier une pierre par la moitié.
Partager un différend, le différend par la moitié, se dit en parlant d'un Marché où des deux côtés on a fait des concessions sur ce qui empêchait de conclure.
MOITIÉ signifie, familièrement, Personne de petite taille. Une moitié d'homme.
MOITIÉ se dit figurément d'une Femme par rapport à son mari. Il a perdu sa chère moitié.
MOITIÉ s'emploie aussi adverbialement pour signifier À demi. Du pain moitié seigle, moitié froment. C'est une étoffe moitié soie, moitié laine. Il boit toujours moitié eau, moitié vin. Moitié l'un, moitié l'autre. Moitié de gré, moitié de force. On dit dans le même sens : Vous avez acheté ce livre moitié trop cher.
Prov. et fig., Moitié figue, moitié raisin. Voyez FIGUE.
À MOITIÉ, loc. adv. En partie, à demi. Cela est à moitié pourri. Le tonneau est à moitié vide. La bouteille n'est qu'à moitié pleine. Il est à moitié ivre. Ce qu'on vous a dit n'est qu'à moitié vrai.
À moitié se dit en parlant de Terres et d'affaires commerciales pour signifier que Le produit doit être partagé par moitié entre le propriétaire et le fermier, ou entre les deux associés. Donner, prendre des terres à moitié. Il laboure cette terre à moitié. Il fait ces vignes à moitié. Donner à moitié fruits. Prendre un marché avec quelqu'un à moitié de perte et de gain, à moitié perte et gain.
À moitié chemin, À la moitié du chemin. Il est resté à moitié chemin.
À moitié prix, Pour la moitié du prix ordinaire.
DE MOITIÉ, loc. adv. usitée dans certaines phrases, comme Il a été trop long de moitié dans son discours, Il a été beaucoup plus long qu'il ne fallait.
Être de moitié, se mettre de moitié avec quelqu'un, Faire avec lui une société dans laquelle la perte et le gain se partagent par moitié. Ils sont de moitié dans cette affaire. Si vous voulez jouer, je serai de moitié avec vous dans votre jeu. Je me mettrai de moitié avec vous.
Fig. et fam., En rabattre de moitié ou de la moitié, en parlant d'une Personne, signifie L'estimer bien moins qu'on ne faisait. Je le croyais honnête homme, mais s'il a fait ce que vous dites, j'en rabats de moitié. On dit aussi, pour donner à entendre qu'un récit, un éloge, une plainte sont exagérés : Il faut en rabattre la moitié, il faut en rabattre moitié.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935