NÉGLIGER. v. tr. Ne pas avoir soin d'une chose dont on devrait s'occuper. Négliger son salut, sa fortune, ses affaires, ses intérêts, ses études. Il ne faut rien négliger. Il a négligé son devoir, sa tâche. Cet auteur néglige son style. Ce n'est pas là une chose à négliger. Négliger sa santé. Négliger une maladie. Négliger de faire des démarches qui s'imposent.
Rhume négligé, Rhume qu'on a laissé s'invétérer faute de soins.
Écrivain négligé, Écrivain qui ne soigne pas assez son style.
Une beauté négligée, Une femme belle, mais qui néglige à l'excès le soin de sa toilette.
Éducation négligée, Éducation à laquelle on n'a pas apporté assez de soins.
Négliger quelqu'un, Ne pas prendre soin de le voir assidûment ou aussi souvent que l'exigeraient les devoirs de famille ou de société. Vous négligez fort vos amis. Vous me négligez bien depuis quelque temps. Cet homme néglige sa femme, Il n'a pas pour elle les soins, les attentions qu'il devrait avoir; il ne lui donne pas les marques d'affection qu'elle est en droit d'attendre de lui.
NÉGLIGER signifie aussi Laisser de côté, ne pas mettre en usage, ne pas tenir compte de. Négliger un avertissement. Il a trop négligé les moyens, les ressources de ce genre. Il n'a rien négligé de ce qui pouvait lui assurer le succès.
Négliger une occasion, La laisser échapper, ne pas en profiter. Il a négligé une occasion de faire fortune.
NÉGLIGER se dit aussi en parlant de Quantités fort petites qu'on omet dans un calcul parce qu'elles ne peuvent influer sensiblement sur le résultat, sur le total. Dans les calculs d'approximation, on néglige les quantités extrêmement petites.
SE NÉGLIGER signifie N'avoir pas soin de sa personne pour la propreté, pour l'ajustement. Lui, autrefois si soigné, il commence à se négliger.
Il signifie aussi S'occuper moins exactement qu'à l'ordinaire de son devoir, de sa profession, de son travail, etc. Cet auteur, cet artiste, cet ouvrier travaillait autrefois avec grand soin, maintenant il se néglige.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935