PRÊTER. v. tr. Fournir, donner. Si Dieu lui prête vie. La nuit lui prêtait son ombre.
Prêter secours, aide, faveur, etc., Secourir, aider, favoriser quelqu'un en quelque chose.
Prêter main-forte, Appuyer par la force l'exécution des ordres de la justice. Il s'emploie aussi dans un sens figuré. Il m'a prêté main-forte dans cette polémique.
Prêter la main à quelque chose, Aider à faire quelque chose, être complice de quelque chose. Il s'emploie surtout en mauvaise part. Il a prêté la main à ce vol, à ce meurtre.
Prêter la main à quelqu'un, L'aider à porter quelque chose de pesant, à remuer, à soulever quelque fardeau; et, figurément, L'aider à réussir dans une entreprise. Prêtez-moi un peu la main. On dit de même Prêter l'épaule.
Prêter l'oreille, prêter attention, prêter silence, Écouter, donner son attention, faire silence.
Prêter serment, Faire serment devant témoins. Prêter serment devant un tribunal. Il fut admis à prêter serment.
Prêter foi et hommage se disait d'un Vassal qui rendait foi et hommage au seigneur duquel il relevait.
Prêter son nom, Laisser faire en son nom un acte où l'on n'a point d'intérêt, dont un autre a les avantages et les charges. Il se dit aussi de Celui qui autorise un autre à se servir de son nom en quelque occasion.
Prêter sa voix, prêter son ministère à quelqu'un, Parler pour lui, s'employer pour lui.
Prêter le flanc à l'ennemi, Se porter ou marcher avec si peu de précaution qu'on puisse être pris en flanc par l'ennemi.
Fig. et fam., Prêter le flanc, Donner prise. Prêter le flanc à une accusation, à des soupçons.
PRÊTER s'emploie spécialement dans le sens de Fournir une chose sous condition que celui qui la reçoit la rendra; Permettre l'usage temporaire d'une chose. Prêter de l'argent. Prêter sa voiture. Prêter des meubles. Il nous a prêté sa maison. Prêtez-moi cette brochure. Il ne rend jamais les livres qu'on lui prête.
Il s'emploie absolument dans ce sens; c'est alors le plus souvent d'argent qu'il s'agit. C'est un homme qui n'aime pas à prêter. Prêter à intérêt. Prêter sur gages.
Prêter à la petite semaine, Prêter pour un temps très court et à un intérêt très élevé.
Prov., On ne prête qu'aux riches, On prête plus volontiers à ceux qui sont en fonds et en état de rendre; et, figurément et par extension, On attribue volontiers de bonnes. ou de mauvaises qualités, des traits d'esprit ou des sottises à certaines personnes, d'après la réputation qu'elles se sont faite.
PRÊTER signifie aussi Attribuer, imputer. Prêter à quelqu'un des propos, des opinions, des projets, des intentions, une action, un ouvrage, une chanson, une plaisanterie. Prêter à une personne des torts, un ridicule, un travers.
PRÊTER est aussi intransitif et signifie Fournir matière à, donner lieu à. Prêter à la censure, à la critique. Cette action prête à de fâcheuses interprétations. Ce discours prête à la plaisanterie. Sa conduite prête à rire. Ce que vous me dites prête à penser.
Il s'emploie absolument en parlant du Cuir, des étoffes, et autres choses de même nature, qui s'étendent aisément quand on les tire. Du cuir qui prête. Un bas qui prête. Une étoffe qui prête.
Fig., C'est un sujet qui prête, se dit, en parlant des Ouvrages de l'esprit, d'un Sujet qui peut fournir des développements brillants, suggérer des idées intéressantes.
SE PRÊTER signifie S'adonner, se laisser aller momentanément à quelque chose. Se prêter à l'espérance, à l'illusion.
Il signifie aussi Consentir par complaisance à quelque chose, se plier à. Je me prêterai à cet accommodement. Il se prête a tout ce qui fait plaisir aux autres. Il s'est prêté à de vilaines manœuvres.
Le participe passé
PRÊTÉ s'emploie substantivement dans ces locutions : C'est un prêté pour un rendu, La victime de ce mauvais procédé saura prendre sa revanche; C'est un prêté rendu, C'est une juste représaille.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935