SAIGNER. v. tr. Tirer du sang en ouvrant une veine. Saigner un malade. Saigner à la jugulaire. Il a été saigné tant de fois. Saigner un cheval.
Il signifie, en termes de Boucherie et de Cuisine, Tuer, égorger. Saigner un porc, un veau, un mouton. Saigner un poulet.
Il signifie, figurément et familièrement, Exiger, tirer de quelqu'un une somme considérable. Les usuriers l'ont saigné à blanc. Certaines lois fiscales saignent les contribuables.
SAIGNER est aussi intransitif et signifie Perdre du sang. On le dit tant de la Personne ou de l'animal que de la partie d'où le sang coule. Ce blessé a saigné abondamment. Saigner du nez. Il faut laisser saigner la plaie. Le nez, le doigt lui saigne. Son front saigne.
Fam., Saigner comme un bœuf, Rendre beaucoup de sang par la partie qui a été coupée, blessée.
Fig. et pop., Saigner du nez, Manquer de résolution, de courage. Il signifie aussi Manquer à un engagement.
Fig., La plaie saigne encore, c'est une plaie qui saignera longtemps se dit en parlant d'une Offense, d'une injure, d'un malheur dont on conserve encore, dont on conservera longtemps le souvenir.
Fig., Le cœur me saigne, le cœur lui saigne se dit en parlant d'une Chose dont on est très touché. On ne peut voir telle chose que le cœur ne saigne. Cela fait saigner le cœur.
SE SAIGNER signifie, figurément et familièrement, Donner jusqu'à se gêner. Il faut que chacun se saigne dans les nécessités de l'État. Ces pauvres gens se sont saignés pour l'éducation de leurs enfants.
Tout ou partie de cette définition est extrait du Dictionnaire de l'Académie française, huitième édition, 1932-1935